le lien

Cette fois, le départ des chatons de Fidji a coïncidé avec l’arrivée des bébés de Hidji. La différence du lien que j’avais avec les « grands » et celui que j’avais avec les tout-petits m’a donné à réfléchir. C’est vrai que, dans les 2 cas, la première pensée le matin est pour eux, le premier geste, c’est d’aller les voir. Dans les 2 cas, il y a une émotion  mais elle est différente. Au début, la relation est inexistante et notre intervention pour la pesée quotidienne les contrarie beaucoup. Et puis un jour, ils ouvrent les yeux et on se surprend à leur parler. Je crois que c’est le début de ce lien qu’il faudra dénouer quelques semaines plus tard. On commence à les observer et à noter les différences de comportement. Vers 1 mois, 1 mois et demi, ils sont sensibles à notre arrivée dans la pièce et ils peuvent se diriger vers nous. On les caresse et ils semblent apprécier. Le fait que leur mère s’approche à son tour et ronronne bruyamment doit les aider à identifier notre présence comme un élément positif. Les caresses seront de plus en plus nombreuses et renforceront leur plaisir à nous voir, enfin je crois. Ensuite, lorsqu’ils seront sevrés, ils vont commencer à repérer qui distribue à manger. Et un jour, notre entrée dans leur pièce le matin se fera dans un concert de miaulements plus ou moins impératifs. Et c’est avec plaisir qu’on les contente. Bien sûr, on continue à  les observer, le développement des individualités nous charme. Vers leurs 2 mois, la porte de la nurserie va rester ouverte toute la journée : on va pouvoir noter qui est hardi et qui est plutôt peureux, on va commencer aussi à reconnaître certains miaulements et surtout on va partager chaque instant de la journée avec eux. Les « bêtises » aussi vont commencer, il va bien falloir faire comprendre quelques petites règles. Tout ce quotidien avec eux est en train de nous envahir et … on ne s’en rend pas compte ! Ce qui m’a fait rire et qui m’a émue aussi  avec la portée de Fidji, c’est lorsqu’ils sont venus vers moi (à un moment où je me trouvais dans la cuisine ) en criant fort et en me regardant droit dans les yeux : « J’ai faim ! Donne-moi à manger ! » Certains n’hésitaient pas à escalader le jean  pour faire accélérer les choses ! Aïe ! C’est alors un vrai dialogue qui s’instaure, soit que l’on obtempère soit que l’on diffère en expliquant et en présentant les croquettes !

L’un des moments importants pour leur éveil et pour la relation avec l’humain, c’est la fin de la journée, près de la cheminée. C’est le moment des câlins (et aussi des bagarres entres frères et soeurs). Quel plaisir de les regarder, ils ont l’air si insouciants, et si heureux d’une certaine façon. Mais il faudra mettre fin à ce doux moment. Le signal, c’est lorsqu’on se lève, ils le savent et se dirigent en trombe dans leur pièce. Après quelques rituels, la lumière est éteinte, la porte se ferme et on ne les entendra plus de la nuit !

Alors bien sûr, quand ils partent et sont remplacés par des petites souris sourdes et aveugles, le spleen nous guette. Heureusement, on sait qu’ils sont de véritables petits rayons de soleil dans les foyers où ils sont arrivés et qu’ils sont choyés par tous ! Ce qu’on sait aussi, c’est qu’on va reconstruire un lien avec les nouveaux-venus qui nous quitteront à leur tour…

DSC020732 semaines : les yeux sont grands ouverts