« Créer des liens »

Aujourd’hui, je me demande comment ces petits êtres qui font un passage éclair dans notre quotidien, 3 mois, arrivent à nous rendre totalement dépendants ??? Je pense à la naissance qui est un moment si intense où des vies sont en jeu, puis au quotidien. Certes, nous passons beaucoup de temps avec eux pour les soins, le nourrissage et l’entretien des locaux mais alors, comment expliquer que nous pensions à eux en permanence. Notre vie est gouvernée par leur bien-être, leur épanouissement, leur santé. A partir d’un mois, à la chatterie, nous  passons nos  soirées ensemble. C’est un bon moment, un moment important,  nous découvrons des petits caractères bien formés déjà, aucun n’est semblable à l’autre. En ce moment, ce sont les moyens qui m’émerveillent ! Celui-là est très câlin, celle-là n’a peur de rien, celle-ci aime se lover dans mon pull, un autre est plus distant ou plus méfiant (il va falloir gagner sa confiance , l’apprivoiser), et une autre est toujours la première à se ruer vers nous dès que nous ouvrons la porte. Et tout à coup, je pense à un passage du « Petit Prince ». Le petit garçon veut savoir ce que c’est qu’apprivoiser et il demande ce que c’est à un renard qu’il vient de rencontrer :

« Le Renard :
– C’est une chose trop oubliée. Ça signifie « créer des liens… »

Le Petit Prince :
– Créer des liens ?

Le Renard :
– Bien sûr. Tu n’es encore pour moi , qu’un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n’ai pas besoin de toi. Et tu n’as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu’un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde…

[…]

Tu as des cheveux couleur d’or. Alors ce sera merveilleux quand tu m’auras apprivoisé ! Le blé, qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j’aimerai le bruit du vent dans le blé… S’il te plaît… apprivoise-moi ! »

Voilà peut-être un début de piste, nous apprivoisons nos chatons mais eux aussi nous apprivoisent. Un autre passage dit qu’on « devient responsable pour toujours de ce qu’on a apprivoisé ». Dans ce texte, il y a beaucoup d’autres passages qui me font penser à ce lien que nous avons avec les chatons qui naissent chez nous…